lundi 7 février 2011

Debout et Responsable : Droit entre Ciel et Terre



Il y a vraiment un besoin de prendre conscience de ses responsabilités dans notre vie, de ne pas blâmer les autres et de projeter nos faiblesses loin de notre fragile ego.

Nous vivons dans un confort qui peut parfois nous faire oublier la réalité du monde.

La plupart des gens font un peu de sport, au moins pour leur santé, et certains ont une recherche personnelle, un regard d’interrogation sur leur vie.

La pratique personnelle ne demande pas d'être guerrière, c'est un choix personnel.

La vie en générale, pour nous, est paisible, sans vrais dangers.

Mais aujourd'hui, dans notre monde en ébullition, il est important de parler de la violence : elle est là, au coin de notre rue et le fait de ne pas vouloir en parler ne la fait pas disparaître.

Si nous admettons le besoin de se protéger, si nous sentons une certaine insécurité, nous devons nous éduquer sur le sujet, nous devons comprendre cette violence banale de notre quotidien.

Il n'est pas du goût de tout le monde d'apprendre les arts de combat, mais il est le devoir de celui qui sent l'insécurité de savoir se défendre, pour nous et pour nos proches.

Il n'est pas responsable de prendre conscience de ce malaise, de cette angoisse dévorante, sans rien faire derrière.

L’idée n'est pas du tout de se transformer en guerriers du MMA ou en parano urbain comme il y en a trop, mais d'apprendre les règles simples de la violence urbaine.

Nous avons, pour la plupart, (à moins de handicapes graves) les outils et les moyens de nous défendre, ce qui nous manque c'est l'information qui nous permet de ne pas être paralysé dans une situation de confrontation.

La technique de l'autruche, qui consiste à ne regarder que ce qui ne nous gène pas, ne fonctionne pas contre la violence et les ennuis en général.

Il est indispensable de confronter ce qui peut se résoudre et accepter ce qui ne le peut pas.

La recherche personnelle dans une pratique complète donne les informations nécessaires pour survivre à la violence urbaine.

Si nous n’avons pas de pratique personnelle, il est possible de trouver facilement les informations et les enseignements qui répondent à ce questionnement.

La première démarche est psychologique :

Que sais-je des prédateurs urbains, de la violence et de la résolution des situations conflictuelles ?

En connaissant la démarche des agresseurs potentiels, il m'est possible d'éviter la plupart des conflits et des confrontations aux incivilités.

Les méthodes de désescalade verbale et la préparation de mes réponses aux agressions possibles permettent d'éviter une grande partie des soucis.

Une observation accrue de mon environnement, une meilleure attention à mon monde, permettent de rester attentif à ce qui se passe : 100% des victimes de violences interrogées admettent qu’elles ont senti un malaise avant l’incident.

Pour réagir efficacement, il faut avoir pensé à ce qui peut se passer, réfléchir à la stratégie possible dans plusieurs scénarios d’agression ou même en discuter avec des victimes.

Aucune réaction n’est plus rapide qu’une préparation et ce n’est pas au cœur de la situation conflictuelle qu’il est possible de réfléchir.

La deuxième question est physique :

A quel point puis-je me servir de mon corps dans une situation de stress ?

La compréhension des sensations des décharges d'adrénaline, la préparation globale de mon corps à un bon fonctionnement suffisent à bien vivre et à me défendre au cas ou.

Un entrainement régulier de mon corps (dans le cadre d’une pratique de santé) peut occasionnellement prendre une tournure plus combative, pour l'expérience, (chahuter un peu avec des partenaires de pratique, pousser - tirer un peu plus compétitif...)

La troisième question est émotionnelle :

Est-ce que je connais mon niveau d'anxiété et est-ce que je travaille sur ma peur en général ?

Nous vivons bien trop souvent dans une anxiété acceptée comme normale, au quotidien, sans vraie raison.

Notre esprit fonctionne sur un modèle de projection d'échec : nous ne demandons pas d'augmentation à notre patron par peur d'une réponse négative (sinon on le ferait), nous ne parlons pas à la personne qui nous séduit par peur du rejet (alors que ça peut marcher) et nous évitons ce qui est risqué par peur de l'échec (en pensant rarement au succès).

Ainsi, notre vision de la violence est une projection d'échec possible pour nous, une succession de supputations morbides qui ne laisse pas la place à de bons choix.

Regardez comme vous ne vous donnez pas la permission de vous défendre alors que vous défendriez sans y réfléchir votre mère, père, amant ou enfant : vous ne voyez pour vous que le danger et la défaite.

Il est temps d'accepter de se défendre, de ne plus accepter la peur : vous avez la possibilité de ne plus jamais vous sentir une victime.

Cela demande une éducation, une prise de responsabilité devant ce qui peut vous arriver.

En renforçant votre esprit, dans un corps que vous maitrisez mieux, vos émotions sont plus stables : que vous soyez confronté à la violence ou pas, vous vivez mieux votre quotidien, mais aussi dans le rapport avec l'autre.

Encore une fois, cette démarche est la notre : personne ne fera le travail pour nous.

Mais en ayant la grande chance d’identifier un problème avant qu’il ne soit trop tard, pourquoi ne pas essayer de résoudre ce questionnement, pourquoi ne pas faire en sorte de vivre sans avoir peur ?

Malgré tout, il est possible de prendre conscience du travail à faire pour être bien, de savoir que l’on subit une angoisse de la violence banale, mais de ne rien faire par paresse, faiblesse ou résignation.

Dans ce cas là, aucun jugement n'est nécessaire, en revanche il n'est pas de bon gout de chouiner quand les choses vont mal...

mardi 11 janvier 2011

Stage de Self Défense le 5 Février



Si les arts de combat donnent les outils pour se défendre, ils ne sont pas pour autant la méthode.


La méthode de self défense est une technique au deux tiers psychologique, pas physique.


Il y a trois parties à connaître pour ne pas devenir une victime :

  • Détection des dangers potentiels,
  • Diffusion des situations de confrontation,
  • Techniques de défense pour la confrontation.


Il est donc clair que le combat n’est qu’une partie de l’art de la défense personnelle, mais une partie essentielle.


Si je ne crois pas à ma capacité à survivre une situation de conflit physique, je ne pourrai pas diffuser une situation potentielle. La peur qui va me submerger au moment de la discussion avec mon agresseur va m'empêcher de penser et de me comporter correctement.


La connaissance de mes qualités physiques, l’expérience de l'entraînement, vont me permettre de diffuser l’agression. Plus je suis à l’aise avec mes techniques de défense, plus je peux discuter détendu, plus j’ai de chance d'empêcher la réalisation de l’agression.


Les techniques des arts de combat, des arts martiaux et des sports de combat sont utiles, mais pas toujours accessibles dans une situation de stress. Il faut une transition entre une situation verbale et le combat physique : ce passage c’est la science de la self défense.


Les techniques de détection des dangers seront le sujet d’une étude approfondie ultérieure. Pour le moment, il est assez facile de savoir quand on se trouve dans une zone de danger potentiel ou dans une zone de sécurité. Il suffit de faire appel à son bon sens. Pour ceux qui n’auraient pas cela à disposition, nous en parlerons plus tard.


La situation de confrontation.


Les confrontations peuvent dépendre de trois genres de motivations :

  • financière,
  • sexuelle,
  • ludique.


Pour faire simple, vous ferez l’objet d’une violence potentielle pour votre argent, votre corps ou pour servir de “défouloir” à un individu (ou un groupe) qui se veut prédateur.


Il est évident que si ce n’est que l’argent qui motive votre agresseur, cela ne vaut que très rarement la peine de se battre ; il suffit de lui donner.


La première chose à prendre en compte, c’est que si vous êtes choisi par votre agresseur, c’est qu’il croit qu’il va gagner. Il ne chercherait pas un conflit avec l’intention de perdre. Aucun protagoniste ne s’engage dans une confrontation, dans une agression avec la certitude de perdre. Ce préjugé dans un succès facile est très important.


C’est avec ce premier contact que vous passez à un moment important de la confrontation : l’interview.


Dans ce dialogue, l’agresseur va faire passer ses menaces et ses demandes.


Il faut savoir plusieurs choses à ce stade :

  • 60% de la communication entre deux personnes passe par le langage du corps, la position et les mouvements. 30% dans le ton de la voix et son débit. Le reste de la communication est composée des mots et de leurs sens. Autant vous dire que le travail de la position est vital dans ce genre de situation
  • Dans cette communication il ne faut ni défier, ni commander, ni menacer ou impliquer que votre agresseur à tort. Il faut rester dans un registre précis qui ne peut pas envenimer la situation.
  • Il faut dans cette phase de dialogue, revoir les bases de la détection, nous verrons cela plus tard.


L’agresseur n’est là, et encore une fois, il ne vous a choisi que parce qu’il croit qu’il va parvenir à ses fins. Si dans votre attitude, dans votre discours, vous pouvez lui montrer que vous n'êtes pas une victime, il y a de fortes chances pour que le processus s'arrête là.


Si l’interview ne se solde pas par un arrêt du conflit, il faut passer à la suite. La confrontation physique dans une situation de self défense demande que vous preniez conscience de plusieurs points pendant la phase finale de l’interview.

Quand vous voyez bien que cela ne peut se résoudre sans violence, il faut :

  • Accepter la situation, ne pas se voiler la face.
  • Mettre son attention sur des sensations physiques.
  • Faire le point sur son agresseur.


Il est très dangereux de refuser de voir la situation en face, de se dire que tout va disparaître. Il faut accepter ce moment et aller dans le sens. L’emprisonnement dans le ressassement mental est évidemment dangereux ici. L’attention doit se porter sur certaines parties du corps, sur des sensations kinesthésiques. C’est le moment de décrocher de ce que peut dire votre agresseur et de le regarder comme une cible, un sac de frappe.


Les techniques de self défense ne peuvent se discuter, c’est une expérience du corps.

Les qualités développées dans les arts de combat, dans les arts martiaux et dans le sport de combat vont être utiles. Elles ne sont pas nécessaires et parfois encombrantes.


Il est clair que nous vivons dans un monde où nous pouvons fort bien ne jamais nous retrouver dans ces situations violentes. Cependant, les histoires que nous avons tous entendues un jour nous apprennent aussi que personne n’est à l’abri... Savoir que l’on peut se défendre ne doit pas être pour autant une excuse pour ne pas éviter les conflits.


Le 5 février, à partir de 14h30, nous allons explorer cet aspect de la Pratique.